mardi 11 novembre 2008

MADONE



"Sur ma lune lointaine en souffrance d’orbite
Sur mes plaintes unies en lames de fond coupantes
Sur les dunes granuleuses d’une peau ambrée
Sur le territoire parfait des luttes organiques
Sur le nid plantureux d’un geste de laine
Sur la déferlante abyssale d’un cri guttural
Sur la crème du vent des chevaux pullulent
Des crinières mordorées crânement ondulent
Des morsures rougeâtres et des sabots d’argents
Ils sont les cohortes du sang , du temps et d’avant
Il n’y a pas de cavaliers ni de walkyries imberbes
Il n’y a pas de lanciers aux poitrails glacés
Point de tambours hachés ni de trompettes avides
Ni d’armes ni de larmes couvertes de lymphe
Des couleurs inconnues à l’œil des dragons
Des spasmes d’animaux en furie et en rut
Des logorrhées aphrodisiaques de créatures géantes
Des plaintes psalmodiées d’enfants de Venus
Des tertres de cranes enfouis des batailles anciennes
Un visage ébloui de madone chère à l’élue
Transperce de sa lumière le chaos de parade
Une elfe, un satyre femelle, une icône biblique
Une sorcière de mes nuits, un ersatz opaque
Une djinn délavée, un ectoplasme de plasma
Un truc idyllique, une machine hydraulique
Un poids de démesure que la physique ignore
Une question de bons sens à ceux qui parlent d’essence
De fluide, d’esprit ou d’intelligence
Cette muse la couve la cajole la jalouse
Offrande de force innée, fiable, inspiratrice et volage
Gibet de patience, torture charnelle, bruit de bottes rouges
Etre un miroir Satan, une clown sans tain, une faribole
Une ellipse, une évidence dans son hyperbole
Son perroquet sur son épaule ronde
Capitaine au long cou, frégate suprême
Plongent des cieux sur la cible de son cœur
La gorge en flamme, les serres ornées d’un ruban vert
Plus vert que ses yeux , plus nacré qu’un green
Je me pose enfant sur sa chair de canon
Je m allaite au sein de sa chaleur
Je m ‘épuise à être une harmonie de bleu
Une narcisse mauve, un tableau vivant
Ma lune pour cette galaxie, pierrot solaire
Elle me manque."
Lexo Sheld

2 commentaires:

Anonyme a dit…

merci

Michèle Dassy a dit…

Ce poème est baroque et luxuriant à loisir. C'est un beau poème au rythme effréné. Prenant.