dimanche 29 juin 2008

ICONE


Belle d'avoir tant vu
Et de n'avoir retenu
Que la vision nouvelle
D'un fragment d'or pur
D'une note échappée d'un mur.

samedi 21 juin 2008



Brûlure efficace
De la rose abîmée

Vêtue de rouge
un songe fané

dimanche 15 juin 2008

vendredi 13 juin 2008

CROIRE EVOLUE

ENFANTS

Cric-crac
qui craque et croque
et frotte et gratte
sur le sable gris
entre les rocs
les gros rocs qui crissent
qui croque
qui craque
C'est un petit crabe gris
non rose
non bleu
Un petit crabe rose et bleu
sur les ongles polis
roses et nacrés
de ma fille
qui rit.

mercredi 11 juin 2008

OLGA SINCLAIR





















à écouter en regardant....
à regardant en écoutée...

mardi 10 juin 2008

DETAIL DU MASK BLUE



"Je porte un masque,
voile de vos nuits.
Un silence qui vous désaxe,
et vous rappelle à la vie.

Je suis un masque,
miroir de vos obscurités.
Un fantôme sans frasques
qui dérive à la frontière de la liberté"

T'nerual le D'ni

dimanche 1 juin 2008

CROIRE


Enfermée.
Dans une coque noire,froide
Qu'est ce que tu crois?
Est-ce que tu le crois?
Quand le corps déraille
Quand le bleu a l'âme
Juste une infime caresse
Juste une douceur énoncée
Enfermée.
Dans ce silence humide
Qu'est ce que tu crois?
Est-ce que tu le crois?
Quand tes yeux défaillent et se noient
Quand ta vie éclate ou s'en va
Juste un rayon de soleil
Juste un regard de chat
Moi j'y crois...

Maria Amaral

POEME UN PEU LONG MAIS LA MADONE...

A une Madone

Ex-voto dans le goût espagnol

Je veux bâtir pour toi, Madone, ma maîtresse,
Un autel souterrain au fond de ma détresse,
Et creuser dans le coin le plus noir de mon coeur,
Loin du désir mondain et du regard moqueur,
Une niche, d'azur et d'or tout émaillée,
Où tu te dresseras, Statue émerveillée.
Avec mes Vers polis, treillis d'un pur métal
Savamment constellé de rimes de cristal,
Je ferai pour ta tête une énorme Couronne ;
Et dans ma jalousie, ô mortelle Madone,
Je saurai te tailler un Manteau, de façon
Barbare, roide et lourd, et doublé de soupçon,
Qui, comme une guérite, enfermera tes charmes ;
Non de Perles brodé, mais de toutes mes Larmes !
Ta Robe, ce sera mon Désir, frémissant,
Onduleux, mon Désir qui monte et qui descend,
Aux pointes se balance, aux vallons se repose,
Et revêt d'un baiser tout ton corps blanc et rose.
Je te ferai de mon Respect de beaux Souliers
De satin, par tes pieds divins humiliés,
Qui, les emprisonnant dans une molle étreinte,
Comme un moule fidèle en garderont l'empreinte.
Si je ne puis, malgré tout mon art diligent,
Pour Marchepied tailler une Lune d'argent,
Je mettrai le Serpent qui me mord les entrailles
Sous tes talons, afin que tu foules et railles,
Reine victorieuse et féconde en rachats,
Ce monstre tout gonflé de haine et de crachats.
Tu verras mes Pensers, rangés comme les Cierges
Devant l'autel fleuri de la Reine des Vierges,
Étoilant de reflets le plafond peint en bleu,
Te regarder toujours avec des yeux de feu ;
Et comme tout en moi te chérit et t'admire,
Tout se fera Benjoin, Encens, Oliban, Myrrhe,
Et sans cesse vers toi, sommet blanc et neigeux,
En Vapeurs montera mon Esprit orageux.

Enfin, pour compléter ton rôle de Marie,
Et pour mêler l'amour avec la barbarie,
Volupté noire ! des sept Péchés capitaux,
Bourreau plein de remords, je ferai sept Couteaux
Bien affilés, et, comme un jongleur insensible,
Prenant le plus profond de ton amour pour cible,
Je les planterai tous dans ton Coeur pantelant,
Dans ton Coeur sanglotant, dans ton Coeur ruisselant !

Charles Beaudelaire (Les fleurs du mal)